SOGILIS : Atelier – Compte-rendu – 21 octobre 2015

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L’entreprise sans manager

Laurent Mangue nous a confié ce qui fait depuis 2007 le succès de SOGILIS et son point de vue sur « l’entreprise sans manager ». Plutôt que sans manager, il faut comprendre que c’est le rôle traditionnel de manager de décider pour les autres qui n’a plus cours, mais qu’il y aura toujours une forme de management, celle des dirigeants qui, au final, doivent décider (quand une décision top-down s’impose) et celles des leaders naturels ou cooptés par leurs pairs qui ont un rôle d’animateur d’équipe et de coach.

Quant aux grands groupes, sa vision est plus radicale, les managers qui ne veulent pas s’adapter et dont l’ego ne peut se mettre au second plan doivent partir.

Quelques phrases tirées de l’intervention de Laurent :

La liberté qu’on laisse aux opérationnels dans la façon de faire a un impact très fort sur la réussite.

Dans les grandes SSII, on s’attache à recruter les meilleurs, à grands frais, et on n’arrive pas au niveau de performance requis. 2 ans après son arrivée, le champion du monde ne vient plus que pour faire de l’alimentaire. Que s’est-il passé ?

3 missions chez SOGILIS :

  1. Enthousiasmer le client
  2. Couvrir les frais de fonctionnement à minima
  3. Se faire plaisir

Et une volonté : rendre les clients autonomes

  • Dans les SSII, le taux d’occupation est de 92 à 94%, chez Sogilis il est de 70%, avec 20% en R&D et 10 % pour d’autres activités et ce sont ces 30% qui font la différence.
  • La difficulté pour Sogilis, c’est de vendre un tarif journée à près de 50% au-dessus du marché, sans aucune garantie de délai ni de budget, et avec une production réalisée chez Sogilis, alors que les pratiques du marché sont l’inverse. Les clients sont difficiles à convaincre mais ensuite le taux de fidélité est proche de 100%.
  • Au lieu de la pratique généralisée du marché qui consiste, pour les commerciaux, à aller chercher des chantiers chez les clients, à les rapporter et à prendre les salariés libres pour conduire le projet, avec un chef de projet et en imposant les conditions (délais, spécifications…), chez SOGILIS ce sont les équipes elles-mêmes qui vont chez le client, qui sont libres de prendre ou de ne pas prendre le projet, qui s’engagent sur le résultat, et qui s’arrangent entre elles en interne pour que ce soit « la bonne équipe qui travaille sur le bon projet ».
  • Souvent dans la profession, la variable d’ajustement c’est la qualité. Chez Sogilis, ce n’est jamais la qualité, quitte à obérer la rentabilité.

Un atelier très enrichissant en forme de témoignage empreint d’une grande simplicité, dont nous remercions Laurent Mangue.

Bernard Rohmer