Vous avez dit Compétitivité ?

Plus de performance …

Hier, premier Matin des EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens) d’une série de 5 sur le thème de « la compétitivité », animé par Pierre-Yves Gomez professeur en stratégie à l’EM Lyon, Chercheur associé à la London Business School, dirigeant de l’Institut de Gouvernance de l‘Entreprise, président de la Société Française de Management, fondateur des parcours Zachée et du GRACE (groupe de recherche sur le don et la gratuité en entreprise)…et auteur de plusieurs ouvrages dont « La Gouvernance des Entreprises ».

Dès l’ouverture, on apprend que la compétitivité, terme à la mode et employé à toutes les sauces, en particulier par les politiques, est un terme confus et complexe tant il recouvre d’éléments distincts. Comme ce premier Matin des EDC était destiné à éclairer notre lanterne, nous avons eu droit à un cours d’économie sur la compétitivité…ma foi fort instructif. Je vous laisse juger de son intérêt et de sa pertinence avec l’objet de l’association MOM21. Je rappelle notre accroche : pour que compétitivité rime avec bien-être au travail.

La définition de l’INSEE qui fait référence en matière économique dit « la compétitivité est l’ensemble des éléments économiques et sociaux qui permettent de soutenir la compétition réelle ou potentielle ». Il s’agit bien de développer la capacité à soutenir la compétition.

L’ensemble de ces éléments peut se résumer dans un tableau à 4 entrées :

Entreprise

Pays

QUALITÉ
– L’innovation – L’adaptation- Le savoir-faire – Le système éducatif- Le marketing du pays*
PRIX – Quantité produite – Productivité – Valeur de la monnaie
COÛTS – Coût relatif des ressources- Coûts salariaux- Localisation et coût des loyers – Politique fiscale et sociale- Infrastructures et logistique
HORS COÛTS – Eléments de flexibilité (dépend de la qualité du dialogue social) – L’organisation des normes – La confiance

*capacité à ancrer une image forte du pays en matière de biens et de services

On constate que le coût du travail, régulièrement brandi par des chefs d’entreprise et des politiques pour expliquer le manque de compétitivité français, n’est qu’une petite partie de celle-ci et que d’autres éléments sont essentiels comme la qualité du dialogue social et l’articulation pays-entreprises.

La compétitivité ne peut donc se résumer à un ratio ni à une compétition entre pays dans laquelle le moins cher gagne. L’Allemagne nous le prouve avec un marketing pays fort (Allemand = qualité et fiabilité) et un dialogue social institué de longue date et entretenu.

Sortons de la version « défensive » de la compétitivité (le moins disant coût conduisant au moins disant social) pour enfourcher une version plus « offensive » : qu’est-ce que la France et les entreprises françaises apportent de spécifique et de plus au monde ? Des réponses existent autour du luxe et des grandes technologies mais elles bénéficient majoritairement aux majors (64 entreprises réalisent 50% du chiffre d’affaires en France).

Plutôt que se demander comment courir toujours plus vite – Alice au pays de la reine de Cœur de Lewis Carroll – mieux vaudrait se demander « Où court-on ? ».

Dans les entreprises libérées chaque salarié sait où il court et pourquoi il y court. La confiance est le moteur de l’action et le principe de subsidiarité le mode de management dominant : principe selon lequel une décision doit être prise par le niveau directement concernée (et non pas au niveau supérieur).

Ce sera l’objet d’un prochain post….

Tohu

Bernard Rohmer